Situé au sud de la Dordogne, le château de Biron a été le fief de la famille des Gontaut-Biron du XIIème siècle à 1938, durant 24 générations. Le château est un ensemble qui comporte les vestiges du donjon initial du XIIème siècle, complété au gré de la fortune des Gontaut du XIVème au XVIIIème siècle. Toutes les grandes époques architecturales sont présentes, roman, gothique, renaissance et classique.
En 1189, Gaston de Gontaut avait donné sa fille à un seigneur cathare, Martin d'Algaïs. Le château devint un foyer cathare, ce qui lui valut de recevoir en 1211 la visite peu enviable de Simon de Montfort. Moyennant la vie sauve pour les autres, Martin d'Algaïs fut livré et pendu.
Le château fort subit d'importants dommages durant la Guerre de 100 ans, dont un incendie qui a laissé des traces encore visibles, par oxydation de la pierre. La reconstruction est engagée au XVème par Pons de Gontaut et son Frère Armand, évêque de Sarlat. Pons de Gontaut avait accompagné Charles VIII en Italie où il découvrit l'architecture Renaissance. De cette époque XIVème / XVème date la chapelle collégiale à deux niveaux. La nef inférieure était l'église du village. La nef supérieure était la chapelle du château. Elle abrite les tombeaux de Pons de Gontaut, mort en 1524 et de l'évêque Armand, mort en 1531.
Armand de Gontaut-Biron, tué au siège d'Epernay en 1592, fut l'un des compagnons d'armes de Henri IV. Ce dernier reporta toute son affection sur le fils d'Armand, Charles de Gontaut (1562-1602). Une affection mal placée. Charles de Gontaut complota constamment contre le pouvoir royal. Henri IV pardonna une première fois. A la deuxième, l'affaire se termina sous la hache du bourreau dans la cour de la Bastille. Henri IV retira au fief le titre de duc accordé à Armand de Gontaut.
Au XVIIIème, les Gontaut quittèrent le Périgord pour s'établir à Paris. Biron devint une résidence de campagne que les Gontaut agrandirent en s'inspirant des grandes réalisations de leur temps, dont notamment Versailles. Le dernier des Biron, Armand de Gontaut s'illustra principalement sur les champs de courses et dans les casinos. Ces choses là ayant tendance à coûter un peu cher, le châtelain vendit progressivement les meubles et les collections d'art, pour finir par vendre le château lui même en 1938.
Ainsi prit fin la dynastie des Gontaut, avec pour fâcheuse conséquence la dispersion du patrimoine. Il faut aller dans les musées de New York et dans les collections privées pour retrouver le passé de Biron. Racheté par un avocat parisien, le château demeura dans un premier temps une résidence privée. Mais en 1975, l'incendie d'un corps de bâtiment dans la cour basse conduisit le propriétaire à vendre faute de moyens pour la remise en état. Depuis 1978, le château appartient au Conseil Général de la Dordogne et fait l'objet d'un important programme de restauration. Il est ouvert à la visite et sert régulièrement de site de tournage (La Fille de d'Artagnan, Jeanne d'Arc ...).
En 1984, le château a été visité par Henri Goetschy, sénateur, Président du Conseil Général du Haut-Rhin. Il s'inspira des projets de ses collègues de la Dordogne, pour engager le programme de restauration du château du Hohlandsberg près de Colmar.
Natif de Lacapelle-Biron distante de 6 kms, Bernard Palissy aurait vécu dans l'une des maisons du Bourg au pied du château. |